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2ème Energy Transition Congress : plus de 200 participants au Bel.Brussels
La seconde édition de l’Energy Transition Congress bat son plein ce lundi 11 décembre au Bel.Brussels (Tour & Taxis). Plus de 200 participants du secteur des énergies renouvelables et de la transition énergétique ont répondu présents à l’invitation Techlink (fédération des entreprises de l’écosystème des installations multifonctionnelles), EDORA et ODE Vlaanderen (les fédérations francophone & néerlandophone des énergies renouvelables). Après une première édition fructueuse en 2022, cette seconde édition s’inscrit dans un contexte privilégié ; la COP28 se déroule actuellement et nous sommes à la veille des élections européennes, fédérales, régionales et communales. Le momentum est donc opportun pour analyser les actions mises en place et émettre des revendications pour les nouvelles politiques qui se mettront en place en 2024.
Ainsi, cet Energy Transition Congress constitue l’occasion idéale pour rappeler quelques leviers essentiels de la transition énergétique : vision cohérente et partagée des capacités de production requises, facilitation des procédures d’installation tenant compte de l’intérêt général et des meilleures technologies disponibles, développement soutenu des communautés d’énergie renouvelable et des réseaux d’énergie thermique, intégration plus systématique des renouvelables dans les bâtiments, électrification croissante et rapide des transports, du chauffage et de l’industrie et, pour pouvoir y faire face efficacement, renforcement significatif et smartisation des réseaux de transport et de distribution d’électricité.
De l’action à l’impact
Alors que la première édition de l’Energy Transition Congress avait surtout donné la parole à des techniciens, avec un focus orienté « intégration sectorielle », cette seconde édition se veut plus politique et centrée sur les actions concrètes à mettre en place, sous l’impulsion de l’Europe, aux différents niveaux de pouvoir (européen, fédéral, régional et local).
L’Europe n’a cessé de prôner une accélération de la transition énergétique ces dernières années, réhaussant régulièrement ses objectifs, proposant diverses améliorations des procédures d’octroi de permis et conférant aux énergies renouvelables un statut d’intérêt public supérieur. Face à ces prescriptions et comparée aux pays voisins, la Belgique fait encore pâle figure dans une série de domaine. Une véritable vision cohérente et partagée fait trop souvent défaut, de telle sorte que des projets et segments, offrant pourtant de réels avantages socio-économiques, ne se développent pas ou pas suffisamment. C’est notamment le cas des communautés d’énergie renouvelable, dont la Flandre et la Wallonie sont encore loin de mobiliser le plein potentiel.
Un million de pompes à chaleur d’ici 2030
Notre pays tarde à mettre fin aux nombreux subsides directs et indirects dont bénéficient encore les énergies fossiles, tandis que nos régions ne se sont pas encore dotées d’une véritable feuille de route en vue d’une sortie progressive et ordonnée des énergies fossiles pour le chauffage des bâtiments. Pour perpétuer une transition climatique juste et accessible pour tous, il est également essentiel que les solutions durables soient plus attrayantes financièrement que les solutions non durables. Un changement de fiscalité où l'électricité est moins taxée que les combustibles fossiles serait déjà un pas dans la bonne direction.
La semaine dernière, l'urgence climatique était à nouveau au-devant de la scène avec l'arrêt sur le climat. Alors que l'État belge, la Région flamande et la Région de Bruxelles-Capitale se voient légalement obligés de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 55% d'ici à 2030, le Vlaams Energie- en Klimaatagentschap (VEKA) a défini ce que cela signifierait dans la pratique.
« Le VEKA estime qu’il devrait y avoir 1 million de pompes à chaleur supplémentaires dans nos maisons d'ici 2030 ; pour les bâtiments non résidentiels, il s'agirait de 70.000 pompes à chaleur supplémentaires », explique Eric Piers, CEO de Techlink. « En outre, pour le VEKA, l'installation de chaudières à gaz et à mazout devrait être totalement interdite à partir de l'année prochaine ainsi que la vente de véhicules à moteur thermique... Reste à voir ce que les politiques en feront, mais le message et la direction que nous prenons ou devons prendre sont clairs. Mais qui installera concrètement cette transition énergétique sur le terrain ? Pour améliorer d'au moins 60% la performance énergétique de tous les bâtiments existants, il faudra des installateurs... Beaucoup d'installateurs. Il est donc plus que jamais clair que la transition énergétique ne peut réussir sans la contribution de notre écosystème des installations multifonctionnelles. Nous ne parlons pas ici uniquement des installateurs, mais de tous les acteurs, à commencer par les fabricants qui développent et produisent les installations, les grossistes qui apportent les solutions des fabricants sur le marché professionnel des installateurs, ainsi que les sociétés de maintenance qui, plus tard dans le processus, assurent la continuité des installations. »
Recherche installateurs
En juin 2023, le SPF Santé, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement a publié un rapport sur l'impact de la transition climatique sur l'emploi, les compétences et la formation en Belgique. Dans celui-ci, le SPF constate que : « avec le cadre de soutien adéquat, (...) la Belgique est le pays européen qui a le potentiel de création nette d'emplois le plus élevé grâce à la transition climatique », en particulier dans le secteur de la construction et dans notre écosystème des installations multifonctionnelles. Malheureusement, 8 entreprises de construction et d'installation sur 10 ne trouvent pas de travailleurs adéquats ; le « vivier » des profils techniques est clairement vide et l'afflux des écoles est insuffisant. Par conséquent, nous ne saurions trop insister sur la nécessité de prendre des mesures pour garantir qu'il y ait suffisamment de travailleurs pour réaliser la transition énergétique dans la pratique.
Mention : « Peut mieux faire »
En résumé de ce congrès, il est indéniable que la Belgique peut mieux faire. Pour tourner le dos, en une génération, aux énergies du passé, il lui reste à construire un système énergétique beaucoup plus durable, intégré et abordable, dans lequel les consommateurs deviendront simultanément consommateurs, producteurs et fournisseurs de flexibilité, soit à titre individuel, soit en tant que membres de communautés d’énergie renouvelable. Pour autant qu’on leur en donne les moyens, les entreprises de notre écosystème des installations multifonctionnelles sont plus que jamais prêtes à relever ce défi !